Merci pour votre participation, de près ou de loin à cette première expérience de partage d’idées en ligne.
Ce que vous en avez dégagé :
L’incertitude ?
Inévitable ;
Pouvant être angoissante, mais néanmoins souvent moteur de nos choix ;
Notre principale certitude est notre finitude ;
Et même les certitudes…ont finalement leurs incertitudes et c’est d’ailleurs peut-être ce qui les rend intéressantes.
D’après le sociologue Edgar Morin, cette incertitude est une conception très actuelle et pour lui, la manière de les affronter mérite d’être enseignée aux jeunes générations.
"AFFRONTER LES INCERTITUDES
Les sciences nous ont fait acquérir beaucoup de certitudes, mais nous ont également révélé au cours du xxe siècle d’innombrables domaines d’incertitude. L’enseignement devrait comporter un enseignement des incertitudes qui sont apparues dans les sciences physiques (microphysique, thermodynamique, cosmologie), les sciences de l’évolution biologique et les sciences historiques.
Il faudrait enseigner des principes de stratégie, qui permettent d’affronter les aléas, l’inattendu et l’incertain, et de modifier leur développement, en vertu des informations acquises en cours d’action. Il faut apprendre à naviguer dans un océan d’incertitudes à travers des archipels de certitude.
La formule du poète grec Euripide, vieille de vingt-cinq siècles, est plus actuelle que jamais : « L’attendu ne s’accomplit pas, et à l’inattendu un dieu ouvre la voie. » L’abandon des conceptions déterministes de l’histoire humaine qui croyaient pouvoir prédire notre futur, l’examen des grands événements et accidents de notre siècle qui furent tous inattendus, le caractère désormais inconnu de l’aventure humaine doivent nous inciter à préparer les esprits à s’attendre à l’inattendu pour l’affronter. Il est nécessaire que tous ceux qui ont la charge d’enseigner se portent aux avant-postes de l’incertitude de nos temps." (https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2006-2-page-59.htm?contenu=article)
Le post restera encore ouvert une semaine pour vos dernières contributions.
J'apprécie aussi beaucoup ce texte que je relis ou réécoute souvent...La seule certitude que l'Homme ( l'être humain) a, c'est qu'il va mourir un jour (sans d'ailleurs en connaître les modalités : jour, circonstances...)
Est-ce pour cela que fasse à la certitude unique nous tentons malgré tout de nous en chercher d'autres ?Bien entendu, il y a d'autres "certitudes" moins absolues : le jour/la nuit, le blanc/le noir....et les millions de nuances entre chacun des termes...
Plutôt que de répondre directement à la question du jour, j'ai choisi de soumettre à la réflexion de chacun les propos poétiques, et combien pertinents, d'Anne Sylvestre sur l'attachement que l'on peut avoir pour "Les Gens qui doutent". L'observation des ressorts de leur(s) doute(s) , et partant de l'incertitude, est finalement bien plus intéressante que ne peut l'être la fréquentation de gens pétris de leurs inébranlables certitudes. Le regard que l'on porte sur les premiers peut, sans nul doute, interpeller l'outrecuidance de certaines de nos positions. Même si le doute et l'incertitude sont constitutives de notre nature humaine, dont seule la finalité mortelle est certaine, nous devons apprendre notre vie durant à "gérer" (!?) l'incertain. Pas facile...
J'aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur cœur se balancerJ'aime les gens qui disent et qui se contredisent et sans se dénoncerJ'aime les gens qui tremblent, que parfois ils ne semblent capables de jugerJ'aime les gens qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côtéJ'aime leur petite chansonMême s'ils passent pour des consJ'aime ceux qui paniquent, ceux qui sont pas logiques, enfin, pas "comme il faut"Ceux qui, avec leurs chaînes pour pas que ça nous gêne font un bruit de grelotCeux qui n'auront pas honte de n'être au bout du compte que des ratés du cœurPour n'avoir pas su dire "délivrez-nous du pire et gardez le meilleur"J'aime leur petite chansonMême s'ils passent pour des consJ'aime les gens qui n'osent s'approprier les choses, encore moins les gensCeux qui veulent bien n'être, qu'une simple fenêtre pour les yeux des enfantsCeux qui sans oriflamme et daltoniens de l'âme ignorent les couleursCeux qui sont assez poires pour que jamais l'histoire leur rende les honneursJ'aime leur petite chansonMême s'ils passent pour des consJ'aime les gens qui doutent mais voudraient qu'on leur foute la paix de temps en tempsEt qu'on ne les malmène jamais quand ils promènent leurs automnes au printempsQu'on leur dise que l'âme fait de plus belles flammes que tous ces tristes culsEt qu'on les remercie qu'on leur dise, on leur crie "merci d'avoir vécu!"Merci pour la tendresseEt tant pis pour vos fessesQui ont fait ce qu'elles ont puSource : LyricFindLes Gens qui doutent
Avant d'y voir un aspect positif ou négatif, il faut considérer l'incertitude comme une composante inévitable de notre existence. On pourrait quasi affirmer que celle-ci baigne dans l'incertitude: quel sera notre avenir? Quand notre aventure humaine s'arrêtera-t-elle? Tiens, dans ce cas là, c'est une certitude..
Cette incertitude se nourrit de multiples facteurs externes( environnement au sens large, hasards de l'existence, imprévus, accidents ou chances) et de facteurs internes( bien-être, facultés d'adaptation, potentiel génétique).
Selon la conjugaison de toutes ces influences, l'incertitude pourra être stimulante ou au contraire paralysante et négative.
Bien évidemment, elle n'est pas identique chez chacun( certains ont des facultés d'adaptation plus développées ou bénéficient de conditions matérielles plus aisées; d'autres pas). Elle peut même varier tout au long d'une existence( on a tous eu des périodes fastes et d'autres moins lumineuses).
Je pense cependant que l'incertitude est, pour une majorité d'entre nous, plus souvent perçue comme négative que positive.
Au cours de la crise sanitaire que nous traversons, on réalise que toutes les incertitudes qui s'additionnent sont des facteurs d'angoisse et de découragement.
D'autre part, dans le décours de nos vies, ne sommes-nous pas tous à la recherche de certitudes( matérielles, émotionnelles, ou autres) avant de se laisser aller à la "glorieuse incertitude du sport";-) ou de la découverte d'un changement?
Le gros problème avec l’incertitude, c’est qu’elle fait augmenter la tension.
Plus la tension est élevée, plus on est irritable, indiscipliné ou déprimé .
Dans l'incertitude , plusieurs choses nous échappent, mais on n’est pas impuissant sur tout , on peut faire qqch pour notre bien-être. Alors agissons là où on le peut !
Que peut-on faire pour se sentir mieux ? Qu’est-ce qui nous fait plaisir, nous détend ?
Oui, l'incertitude est stressante , mais on est fait pour trouver des solutions aux problèmes. On en a déjà trouvé. On va en trouver encore...
Avoir des certitudes est apaisant, du moins jusqu'à l'éventuel moment où elles pourraient s'écrouler. L'incertitude me paraît pouvoir engendrer deux types de réactions. D'une part, une paralysie devant un choix à faire et que l'on repousse toujours plus loin parce qu'on ne sait pas à quoi on va s'engager. Mais d'autre part, l'incertitude peut aussi être un "moteur de recherches". Il s'agit alors, en effet, de chercher à développer des connaissances, en savoir plus pour comparer, pour mieux comprendre.
J'adhère à ton incertitude totale ;-)A mon sens, elle participe grandement à la beauté de l'existence. N'est-elle pas l'apanage des gens sensibles? Ou qui se remettent souvent en question?Ceux qui "ne doutent de rien" ne passent-ils pas à côté de riches sensations ?L'inconfort du à l'incertitude (ou la peur ?) habite tout ce qui est vivant et pousse à se réinventer sans cesse. Dès lors, l'incertitude n'est-elle pas le moteur de notre existence?
L'existence toute entière est me semble-t-il, soumise à l'incertitude, au doute. Quand allons nous mourir? De quoi sera faite notre vie dans 5, 10 ans? L'humanité toute entière est-elle vouée à disparaître un jour? Bientôt? TOUT du monde est incertain. L'inconfort qui peut être ressenti face à une trop grande incertitude ne vient-il pas de la confrontation entre la réalité et une représentation mentale que nous nous étions faite d'elle pour nous rassurer?
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Merci pour votre participation, de près ou de loin à cette première expérience de partage d’idées en ligne.
Ce que vous en avez dégagé :
L’incertitude ?
Inévitable ;
Pouvant être angoissante, mais néanmoins souvent moteur de nos choix ;
Notre principale certitude est notre finitude ;
Et même les certitudes…ont finalement leurs incertitudes et c’est d’ailleurs peut-être ce qui les rend intéressantes.
D’après le sociologue Edgar Morin, cette incertitude est une conception très actuelle et pour lui, la manière de les affronter mérite d’être enseignée aux jeunes générations.
"AFFRONTER LES INCERTITUDES
Les sciences nous ont fait acquérir beaucoup de certitudes, mais nous ont également révélé au cours du xxe siècle d’innombrables domaines d’incertitude. L’enseignement devrait comporter un enseignement des incertitudes qui sont apparues dans les sciences physiques (microphysique, thermodynamique, cosmologie), les sciences de l’évolution biologique et les sciences historiques.
Il faudrait enseigner des principes de stratégie, qui permettent d’affronter les aléas, l’inattendu et l’incertain, et de modifier leur développement, en vertu des informations acquises en cours d’action. Il faut apprendre à naviguer dans un océan d’incertitudes à travers des archipels de certitude.
La formule du poète grec Euripide, vieille de vingt-cinq siècles, est plus actuelle que jamais : « L’attendu ne s’accomplit pas, et à l’inattendu un dieu ouvre la voie. » L’abandon des conceptions déterministes de l’histoire humaine qui croyaient pouvoir prédire notre futur, l’examen des grands événements et accidents de notre siècle qui furent tous inattendus, le caractère désormais inconnu de l’aventure humaine doivent nous inciter à préparer les esprits à s’attendre à l’inattendu pour l’affronter. Il est nécessaire que tous ceux qui ont la charge d’enseigner se portent aux avant-postes de l’incertitude de nos temps." (https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2006-2-page-59.htm?contenu=article)
Le post restera encore ouvert une semaine pour vos dernières contributions.
"Le bonheur est un voyage, pas une destination", cela me semble vrai aussi pour la certitude, quelle qu'elle soit
J'apprécie aussi beaucoup ce texte que je relis ou réécoute souvent... La seule certitude que l'Homme ( l'être humain) a, c'est qu'il va mourir un jour (sans d'ailleurs en connaître les modalités : jour, circonstances...)
Est-ce pour cela que fasse à la certitude unique nous tentons malgré tout de nous en chercher d'autres ? Bien entendu, il y a d'autres "certitudes" moins absolues : le jour/la nuit, le blanc/le noir....et les millions de nuances entre chacun des termes...
Oui, Merci, Marc. J'aime beaucoup ce texte d'Anne Sylvestre, je m'y retrouve un peu...
Plutôt que de répondre directement à la question du jour, j'ai choisi de soumettre à la réflexion de chacun les propos poétiques, et combien pertinents, d'Anne Sylvestre sur l'attachement que l'on peut avoir pour "Les Gens qui doutent". L'observation des ressorts de leur(s) doute(s) , et partant de l'incertitude, est finalement bien plus intéressante que ne peut l'être la fréquentation de gens pétris de leurs inébranlables certitudes. Le regard que l'on porte sur les premiers peut, sans nul doute, interpeller l'outrecuidance de certaines de nos positions. Même si le doute et l'incertitude sont constitutives de notre nature humaine, dont seule la finalité mortelle est certaine, nous devons apprendre notre vie durant à "gérer" (!?) l'incertain. Pas facile...
Anne Sylvestre
J'aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur cœur se balancer J'aime les gens qui disent et qui se contredisent et sans se dénoncer J'aime les gens qui tremblent, que parfois ils ne semblent capables de juger J'aime les gens qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côté J'aime leur petite chanson Même s'ils passent pour des cons J'aime ceux qui paniquent, ceux qui sont pas logiques, enfin, pas "comme il faut" Ceux qui, avec leurs chaînes pour pas que ça nous gêne font un bruit de grelot Ceux qui n'auront pas honte de n'être au bout du compte que des ratés du cœur Pour n'avoir pas su dire "délivrez-nous du pire et gardez le meilleur" J'aime leur petite chanson Même s'ils passent pour des cons J'aime les gens qui n'osent s'approprier les choses, encore moins les gens Ceux qui veulent bien n'être, qu'une simple fenêtre pour les yeux des enfants Ceux qui sans oriflamme et daltoniens de l'âme ignorent les couleurs Ceux qui sont assez poires pour que jamais l'histoire leur rende les honneurs J'aime leur petite chanson Même s'ils passent pour des cons J'aime les gens qui doutent mais voudraient qu'on leur foute la paix de temps en temps Et qu'on ne les malmène jamais quand ils promènent leurs automnes au printemps Qu'on leur dise que l'âme fait de plus belles flammes que tous ces tristes culs Et qu'on les remercie qu'on leur dise, on leur crie "merci d'avoir vécu!" Merci pour la tendresse Et tant pis pour vos fesses Qui ont fait ce qu'elles ont pu Source : LyricFindLes Gens qui doutent
JP Bleus
Avant d'y voir un aspect positif ou négatif, il faut considérer l'incertitude comme une composante inévitable de notre existence. On pourrait quasi affirmer que celle-ci baigne dans l'incertitude: quel sera notre avenir? Quand notre aventure humaine s'arrêtera-t-elle? Tiens, dans ce cas là, c'est une certitude..
Cette incertitude se nourrit de multiples facteurs externes( environnement au sens large, hasards de l'existence, imprévus, accidents ou chances) et de facteurs internes( bien-être, facultés d'adaptation, potentiel génétique).
Selon la conjugaison de toutes ces influences, l'incertitude pourra être stimulante ou au contraire paralysante et négative.
Bien évidemment, elle n'est pas identique chez chacun( certains ont des facultés d'adaptation plus développées ou bénéficient de conditions matérielles plus aisées; d'autres pas). Elle peut même varier tout au long d'une existence( on a tous eu des périodes fastes et d'autres moins lumineuses).
Je pense cependant que l'incertitude est, pour une majorité d'entre nous, plus souvent perçue comme négative que positive.
Au cours de la crise sanitaire que nous traversons, on réalise que toutes les incertitudes qui s'additionnent sont des facteurs d'angoisse et de découragement.
D'autre part, dans le décours de nos vies, ne sommes-nous pas tous à la recherche de certitudes( matérielles, émotionnelles, ou autres) avant de se laisser aller à la "glorieuse incertitude du sport";-) ou de la découverte d'un changement?
Rosette Gabriel :
Peut-on bien vivre l'incertitude ?
Le gros problème avec l’incertitude, c’est qu’elle fait augmenter la tension.
Plus la tension est élevée, plus on est irritable, indiscipliné ou déprimé .
Dans l'incertitude , plusieurs choses nous échappent, mais on n’est pas impuissant sur tout , on peut faire qqch pour notre bien-être. Alors agissons là où on le peut !
Que peut-on faire pour se sentir mieux ? Qu’est-ce qui nous fait plaisir, nous détend ?
Oui, l'incertitude est stressante , mais on est fait pour trouver des solutions aux problèmes. On en a déjà trouvé. On va en trouver encore...
Avoir des certitudes est apaisant, du moins jusqu'à l'éventuel moment où elles pourraient s'écrouler. L'incertitude me paraît pouvoir engendrer deux types de réactions. D'une part, une paralysie devant un choix à faire et que l'on repousse toujours plus loin parce qu'on ne sait pas à quoi on va s'engager. Mais d'autre part, l'incertitude peut aussi être un "moteur de recherches". Il s'agit alors, en effet, de chercher à développer des connaissances, en savoir plus pour comparer, pour mieux comprendre.
J'adhère à ton incertitude totale ;-) A mon sens, elle participe grandement à la beauté de l'existence. N'est-elle pas l'apanage des gens sensibles? Ou qui se remettent souvent en question? Ceux qui "ne doutent de rien" ne passent-ils pas à côté de riches sensations ? L'inconfort du à l'incertitude (ou la peur ?) habite tout ce qui est vivant et pousse à se réinventer sans cesse. Dès lors, l'incertitude n'est-elle pas le moteur de notre existence?
L'existence toute entière est me semble-t-il, soumise à l'incertitude, au doute. Quand allons nous mourir? De quoi sera faite notre vie dans 5, 10 ans? L'humanité toute entière est-elle vouée à disparaître un jour? Bientôt? TOUT du monde est incertain. L'inconfort qui peut être ressenti face à une trop grande incertitude ne vient-il pas de la confrontation entre la réalité et une représentation mentale que nous nous étions faite d'elle pour nous rassurer?